« C’est la victoire de Vincent » ; le Collet Game ?
Vincent Collet a su emmener l’équipe de France à la victoire contre le Canada
L’équipe de France a battu le Canada en quarts de finale du tournoi olympique masculin. Les Bleus ont mené de bout en bout face à un adversaire qui était donné gagnant par toutes et tous, y compris en France.
Cette victoire est marquée de l’empreinte de Vincent Collet. Lui et son staff ont enfin fait des choix forts dans ces Jeux olympiques. Concentrés, les tricolores ont été appliqués et surtout intenses. De quoi prendre le large en première mi-temps (46-29, 20′) et conserver l’avantage après la pause.
Alors qu’une pseudo-polémique, alimentée par le sélectionneur lui-même, a éclaté à son sujet après France – Allemagne, Evan Fournier a clairement mis en avant son coach devant la presse après la victoire.
« Vincent nous a vraiment fait un discours de bonhomme avant le match : ça nous a galvanisés ! Il nous motivait depuis deux jours. Il a mis un très bon plan de jeu en marche et on l’a juste respecté. On a changé notre line-up, nos rotations et ça nous a mis dans des dispositions différentes. Quand le banc est entré, ils switchaient partout, on a essayé d’appuyer, on se servait de leur pression pour leur mettre la pression à l’intérieur, ils sont en coupé les passes dans les ailes. »
Disciple de Vincent Collet depuis ses jeunes années au Mans Sarthe Basket, le capitaine de l’équipe de France Nicolas Batum est allé dans le même sens. « Vincent, il a ce don : quand il faut galvaniser le groupe. C’est sa victoire ce soir, lui et son staff. » Outre son plan de jeu, le technicien normand a su trouver les mots lors de sa causerie pour mobiliser son groupe.
« Je n’ai même pas parlé de basket, a commenté le principal intéressé. Je suis revenu à mon discours d’ouverture du stage par rapport à l’opportunité exceptionnelle qu’on a de disputer les Jeux chez nous et ce que ça signifiait dans une carrière et même dans une vie. C’était un moment qu’il ne fallait pas laisser passer, qu’on avait raté beaucoup de choses depuis ce premier jour de stage. On a perdu des matchs, on a été parfois en dessous des attentes. Mais malgré tout, on est au rendez-vous de ce qu’on voulait, c’est-à-dire en quart de finale. Et donc, ce que je leur ai dit, c’est que tout ce qui s’était passé depuis un mois, ça devait nous aider à nous transcender. Voilà parce que c’était ça le chemin pour aller chercher cette qualification. »
Vincent Collet compare cette victoire avec celle contre l’Espagne, à Madrid, à la Coupe du monde 2014
Face à son homologue, Jordi Fernandez, nouveau coach des Brooklyn Nets, qui ne s’est jamais adapté et n’a pas proposé de plan B, Vincent Collet et son staff ont su enfin faire des choix forts pour réaliser une victoire tactique. De « victoire tactique », Vincent Collet a cependant répondu par la négative.
« J’ai toujours gêné par rapport à ça parce que je pense que avant la tactique c’est quand même d’abord notre cœur et notre état d’esprit qui sont les premiers responsables de cette victoire. Après on a fait des choses, on a préparé, mais on avait préparé aussi le match de vendredi (contre l’Allemagne). Le problème c’est aussi l’engagement avec lequel tu fais ces choses là. Après c’est une victoire que je comparerais un peu à celle, je l’ai dit aux joueurs après le match, donc je peux vous le répéter, à celle de Madrid en 2014. »
Parmi les choix tactiques, le staff a réintégré Isaïa Cordinier dans le cinq majeur à la place d’Evan Fournier et titularisé Guerschon Yabusele en lieu et place de Rudy Gobert. « Le coach a décidé de faire différemment, on a tous été d’accord avec ça, on a suivi, écouté, et on est partis combattre », a décrit l’un des héros de la rencontre, Guerschon Yabusele. Son coach a expliqué ses choix.
« Je ne vais pas vous la ramener, j’avais pas prévu qu’Isaïa allait faire 4 sur 4 à 3-points. On l’a mis dans le cinq pour élever notre niveau défensif et puis surtout on se rappelait qu’en début de préparation le cinq défensif faisait toujours des bonnes entames. Ça me semblait très important. Le fait de mettre Guershon pour Rudy c’était déjà décidé avant qu’il se fasse mal aux doigts hier (lundi). L’idée c’était que je voulais que Victor entame le match en poste 5. On savait aussi que même avec cette configuration-là, les Canadiens risquaient de quand même laisser (Dillon) Brooks sur lui. Et donc ça voulait dire que Guershon au large pouvait avoir Powell et donc bénéficier d’espace. Et puis pour Victor c’est plus facile en poste 5 contre Brooks qu’au large où là il est vraiment gêné par sa suragressivité.«
Alors que plusieurs joueurs avaient noté un manque de respect du plan de jeu sur les matches de poule, Andrew Albicy a noté la discipline de son équipe ce mardi. « Il y avait un plan et surtout tout le monde allait dans le même chemin. Avant on avait peut-être plein de plans, mais on faisait un peu à notre sauce et ça ne marchait pas. Et quand on respecte le plan de A à Z… Aujourd’hui ça a bien marché. Si on est tous ensemble, le staff et les joueurs, je pense qu’on peut aller très loin.«
Désormais dans le dernier carré, l’équipe de France va maintenant tenter d’aller plus loin. Pour cela, il faudra trouver la clé pour prendre le dessus sur une équipe d’Allemagne qui l’a copieusement dominé vendredi dernier en match de poule. Là aussi, le staff devra trouver les mots pour répondre à l’agressivité des champions du monde tout en trouvant des ajustements tactiques.
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