Thierry Rupert, dix ans déjà…

Le 10 février n’est pas vraiment la plus belle date du basket français… Alors que Pape Badiane aurait fêté ses 43 ans aujourd’hui, Thierry Rupert est décédé depuis 10 ans. Ce qui avait suscité, à l’époque, évidemment, une immense vague d’émotion et marqué la fin d’un combat long de 9 mois, depuis un malaise cardiaque subi le 15 mai 2012 lors d’un entraînement de la JDA Dijon qui l’avait progressivement plongé dans le coma. Depuis, la famille Rupert a obtenu plusieurs victoires juridiques : en janvier 2021, la Cour administrative d’appel de Nantes a jugé le CHU de Tours responsable du décès du joueur pour lui avoir administré un anesthésique, le Thiopental, contre-indiqué en cas d’insuffisance respiratoire, dont il était victime, puis le tribunal judiciaire du Mans a reconnu cette année la responsabilité d’un médecin de l’Institut régional de médecine du sport de Haute-Normandie pour ne pas lui avoir fait passer un électrocardiogramme et une IRM avant la saison 2011/12, alors qu’il souffrait d’une cardiomyopathie.
Un défenseur de référence en Pro A

On préfèrera retenir l’image de l’un des intérieurs les plus emblématiques de la Pro A des années 2000, un défenseur d’une longévité rare (18 saisons au plus haut niveau), de quelqu’un capable de tourner à 13,6 d’évaluation en EuroLeague au cours de ses grandes années (9,3 points à 57% et 5,5 rebonds avec l’Élan Béarnais en 2004/05). Venu au basket pendant des vacances estivales à l’âge de 13 ans, il a pris sa première licence à Boulogne-Billancourt, le natif de Gonesse a pris son envol à Poissy-Chatou avant de défendre les couleurs de neuf clubs français (Antibes, Limoges, Paris, Strasbourg, Pau-Orthez, Chalon, Le Mans, Rouen, Dijon). De toutes ces saisons, il restera la gloire d’un triplé rocambolesque au CSP en 2000. Il restera aussi les étiquettes d’All-Star (2003) et d’international (35 sélections), avec un EuroBasket en prime (en 2003), pour venir récompenser ce parcours, celui d’un joueur athlétique, stoppeur de référence (élu meilleur défenseur de Pro A en 2004), polyvalent sur les deux postes intérieurs, doté d’un bon petit tir extérieur et qui a fait l’unanimité partout où il est passé. On se souviendra également de son rebond chalonnais, où il a prouvé qu’il avait pu se remettre d’une vilaine rupture du tendon d’Achille à Pau et des doutes qui avaient commencé à l’escorter, jusqu’à vivre une nouvelle belle aventure avec le MSB, avec une nouvelle finale de championnat à la clé.
Le nom Rupert toujours bien présent

Thierry Rupert nous a quittés le 10 février 2013, à seulement 35 ans, mais il n’est jamais vraiment parti… Avec sa femme Elham, il a légué au basket français deux de ses plus belles pépites : Iliana, championne WNBA en titre, déjà une cadre de l’équipe de France à seulement 21 ans, et Rayan, annoncé au premier tour de la prochaine draft NBA. Les deux portent le n°12, comme leur père, évidemment. Alors non, vraiment, le nom Rupert n’a pas fini de résonner dans le monde du basket.
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