Rudy Gobert et Evan Fournier appellent à une remise en question à moins d’un an des JO

Comme leur capitaine Nicolas Batum, les autres leaders de l’équipe de France, Evan Fournier et Rudy Gobert, ont de suite appelé à une remise en question après la défaite des Bleus contre la Lettonie (86-88) dimanche soir, synonyme d’élimination dès la fin du premier tour de la Coupe du monde.

« Ce n’est pas à cause de l’arbitrage qu’on perd »

Après la rencontre, Evan Fournier, encore auteur de 27 points (mais seulement 2 dans le dernier quart-temps), était d’abord marqué par la déception. « On a pris une gifle sur ce tournoi », a-t-il reconnu, avant de confesser que l’équipe « a manqué de beaucoup de choses », mais pas d’un déficit d’envie. Plutôt dans sa « façon de jouer ». En fin de rencontre, il a regretté les nombreuses balles perdues (20 au total) et le fait que son équipe ait « arrêté » de jouer à la sortie de Nando De Colo, quand la Lettonie est elle devenue « euphorique ». L’arrière n’a pas souhaité mettre la défaite sur l’exclusion de Nando De Colo à 6 minutes de la fin, à la suite d’une deuxième faute antisportive. « Il faut qu’on joue mieux que ça on ne peut pas mettre (la défaite) sur le dos d’une antisportive », a-t-il assuré, alors que Rudy Gobert s’est montré beaucoup plus critique envers l’arbitrage, lui dont la faute sifflée sur un rebond a permis à Rolands Smits de donner l’avantage aux siens sur la ligne des lancers francs à 32 secondes de la fin. « Ils ont aussi eu des coups de sifflet de l’espace d’un arbitre qui est nul à chier. Je ne sais même pas pourquoi les arbitres sont là, honnêtement. L’antisportive est déjà incroyable, ma faute à la fin… »

Ceci dit, le joueur des Minnesota Timberwolves (NBA) ne veut pas se servir de l’excuse de l’arbitrage. « Ce n’est pas pour ça qu’on perd », a assuré le pivot des Bleus, qui a aussi félicité l’adversaire du jour, « qui mérite sa place ». Le Picard a toutefois apprécié l’attitude longtemps affichée par son équipe, qui avait la volonté de rebondir après sa défaite contre le Canada. « J’ai bien aimé l’état d’esprit qu’on a eu pendant la plupart du match », assurait-il, malgré le cuisant échec. « On est un peu assommés, c’est une défaite difficile pour nous. On a bien commencé le match, avec la bonne mentalité mais encore une fois, on manque de rigueurs : les rebonds, les fautes… Des petites choses qui, au final, font la différence et eux ont mis les shoots qu’il fallait quand il le fallait. »

« Il faut qu’on se regarde tous dans la glace » »

À moins d’un an des Jeux olympiques, les Bleus ont reçu une claque qui appelle à « une grosse remise en question » dixit Evan Fournier. « Il faut qu’on se regarde tous dans la glace », a enchaîné Rudy Gobert, qui n’a pas non plus caché sa « colère », laissant supposer qu’il mentionnait là la suspension de Thomas Heurtel, à cause de son choix de jouer en Russie. « Il y a des choses dont je parlerai plus tard », a-t-il annoncé, avant de se projeter de nouveau sur le futur. « On n’est pas là où on doit être mais j’espère qu’on va apprendre. L’équipe de France ne passe pas le premier tour de la Coupe du monde, ce n’était pas nos attentes. Encore une fois, il faut apprendre, on n’a pas le choix, et revenir plus fort l’année prochaine. » Car pour Evan Fournier, l’échec de cette campagne n’enterre pas les chances des Bleus pour l’Olympiade parisienne. « Chaque année est différente, a son histoire », a-t-il conclu. Une touche d’optimisme dans une soirée bien terne…

À Jakarta,