Quatre Bleus à la loupe : des leaders décisifs et des revenants précieux
Copieusement sifflés par 5000 Lituaniens à leur entrée sur le parquet de la Lanxess Arena, les Bleus étaient à Cologne en terrain hostile. Comme jeudi face à l’Allemagne mais au final, c’est bien l’équipe de France qui a eu le dernier mot. Que ce soit offensivement où défensivement, les tricolores ont relevé le défi qui se dressait devant eux. Portés par trois éléments majeurs, Evan Fournier, Terry Tarpey et Moustapha Fall, les hommes de Vincent Collet ont su se remobiliser et corriger les défauts qui se sont révélés au grand jour face à l’Allemagne. Ce samedi soir, les Bleus ont envoyé un message fort. De quoi être rassurés pour la suite ?
Moustapha Fall, point de fixation qui a tant manqué
Tout d’abord, les Bleus ont inversé ce match grâce à leur défense (17 ballons perdus pour la Lituanie) et grâce à la percussion du très précieux Moustapha Fall. « C’est aussi pour ça qu’on voulait qu’il revienne « , a lancé Andrew Albicy. « Mous (Fall) est un point d’appui vraiment important pour nous. Il est complémentaire avec Vincent (Poirier) et Rudy (Gobert), il a posé de vrais problèmes à l’intérieur aux adversaires et on sait pourquoi il joue en EuroLeague. Il vraiment montré sa force aujourd’hui et on est contents de le retrouver. » En délicatesse avec les fondamentaux et en proie aux pertes de balles face à l’Allemagne, l’équipe de France a, ce soir, eu du mal en début de match mais a su monter d’un cran en intensité, tout en jouant avec de l’alternance en attaque. « On ne s’est jamais cachés, Moustapha Fall est un joueur de post-up et c’est une grosse force. Quand il arrive, il y a beaucoup d’aide, ça attire les défenseurs, ça nous permet de bien faire tourner la balle et forcément ça ouvre beaucoup d’espaces « , avouait Guerschon Yabusele.
Et pourtant, le principal intéressé avoue de son propre chef être « complètement hors de rythme » et compenser par de la dureté et de l’agressivité. Des traits de caractère bien spécifiques qui collent bien à l’ADN de l’équipe de France qui a retrouvé de la justesse offensive et défensive ainsi qu’un état d’esprit de combattant.
Andrew Albicy pour le travail de sape
De retour dans l’effectif après avoir été incertain tout au long de la préparation, Andrew Albicy fait partie des « héros attendus » de Rudy Gobert. Véritable pitbull, le natif de Sèvres a joué un grand rôle dans la victoire des Bleus, notamment pour éteindre Jokubaitis qui s’était régalé en début de match avec Heurtel sur lui. « Dès qu’il est arrivé, notre défense a changé directement », souligne Vincent Collet. « Il a cassé le tempo lituanien par sa pression tout terrain, sa contestation… »
Offensivement, il a été un véritable poison et cassé le rythme des Lituaniens grâce à sa pression tout terrain en plus de fluidifier le jeu tricolore. « Je suis là pour apporter de l’énergie, de la défense et surtout montrer la voie à mes coéquipiers », s’est expliqué l’intéressé. Mais pourtant, il s’est aussi mis à son avantage offensivement en réussissant un panier crucial dans le sillage du coup de chaud de Terry Tarpey pour remettre les Bleus en ordre de marche dans le troisième quart-temps.
Evan Fournier a retrouvé de sa superbe
Leader de cette équipe et capitaine, le joueur de New York avait été totalement impuissant face à l’Allemagne et après une préparation en dents de scie. Sans Nando de Colo et Nicolas Batum, il a pris la pleine mesure de son rôle de leader offensif et ça fait du bien. Les Bleus ont su le servir et moins se chercher que face à l’Allemagne, laissant le natif de Charenton remettre son équipe dans le droit chemin après avoir été pris dans la tempête lituanienne du début de premier quart temps.
Passé sur le banc pour souffler, il a attendu son heure pour frapper et c’est dans le money-time qu’il a une nouvelle fois été décisif grâce à une interception dans les mains de Jonas Valanciunas, suivi d’un énième coup de canon derrière l’arc au meilleur des moments. Une prestation louée par un autre soldat de cette équipe de France, Andrew Albicy : « On l’a mis dans les situations qu’on voulait. Sur ce match-là, Evan (Fournier) s’est beaucoup plus libéré et on espère que ça va continuer. C’est le joueur qu’on connait, qu’on veut parce qu’on l’a pas eu depuis le début de la préparation. C’est son niveau, on le sait. »
Auteur de 18 unités dès la mi-temps, Evan Fournier termine à 27. Au-delà des chiffres, c’est surtout son état d’esprit qui a plu au sélectionneur. « D’entrée de jeu, Evan a mis les points sur les i par rapport à la prise de responsabilité, le fait d’avoir des paniers rapides, l’influence sur le scoring. Même quand il a eu un mauvais passage en deuxième mi-temps, tous ses tirs étaient bons. Il faut accepter ça, ce sont des tirs qu’il met normalement. Même s’il a beaucoup tiré à trois points, on a retrouvé son agressivité. Il a beaucoup pénétré, percuté et cette agressivité est fondamentale dans notre jeu. »
« Le diesel » Rudy Gobert
Comment juger le match de Rudy Gobert ? Avec la vision du verre à moitié vide en repensant à ses situations offensives balbutiées et ses difficultés défensives du début de match face à Jonas Valanciunas ? « J’ai trouvé que je n’étais pas été assez dur en première mi-temps », dit-lui même. Peut-être, mais ce n’est pas la dernière image. L’ancien pivot d’Utah a réussi une dernière minute formidable avec une claquette dunk sur trois défenseurs et des lancers-francs réussis (6/6 au final) face au kop lituanien, la marée verte de 5 000 personnes. « En deuxième mi-temps, j’ai essayé d’être plus agressif. Ça n’a pas trop payé dans le troisième quart-temps mais j’ai gardé mon agressivité et j’ai essayé de poser de bons écrans pour mes coéquipiers et puis finir quand j’avais l’opportunité de finir. J’ai pu le faire dans la dernière minute : il faut rester concentré et c’est ce que j’ai essayé de faire. »
Pour autant, même s’il a été décisif, Rudy Gobert n’est pas encore au niveau attendu (8 points à 1/5 et 4 rebonds). Mais une montée en puissance est rapidement programmée par ses coéquipiers, à l’image d’Evan Fournier. « Pour jouer avec Rudy depuis très longtemps, je peux dire que La Gobe est un diesel. Il prend du temps pour rentrer dans les compétitions, il observe, il réfléchit. Ces premières rencontres, c’est un peu un échauffement pour lui. Mais là il a fait la claquette du match et il a une présence extrêmement important pour nous dans la physicalité. Je sais qu’il va monter et finir par dominer les raquettes adverses. »
Pour de nouveaux éléments de réponse dès ce dimanche soir face à la Hongrie (20h30) ?
À Cologne,
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