Ludgy Debaut raconte son parcours, de la Guadeloupe au Portugal
Ludgy Debaut avec le Sporting Portugal
Ludgy Debaut (2,12 m, 26 ans) fait partie des nombreux joueurs professionnels français évoluant à l’étranger. Sauf que l’intérieur joue dans un championnat peu connu en Hexagone, au Portugal. En revanche, son club, le Sporting Portugal, est une grande institution du sport lusitanien. Il nous raconte son parcours.
“J’ai découvert le basket par hasard »
Élevé dans une famille de footballeurs, Ludgy Debaut a « découvert le basket par hasard« . « À l’époque, je jouais au football depuis l’âge de 6 ans. Mais j’avais une bonne taille, et des coachs de basket me sollicitaient souvent pour essayer ce sport.« C’est finalement lors d’un entraînement de foot que ces derniers sont parvenus à le convaincre de tester la balle orange. « J’ai adoré dès le premier entraînement« , se souvient-il. « Pendant un mois et demi, j’avais une licence au football et au basket dans le même club. Puis, j’ai laissé le football pour me consacrer au basket. »
Une formation en métropole
Après ses débuts en Guadeloupe, le jeune homme a rapidement attiré l’attention, vers l’âge de 14-15 ans. « Les vacances d’été où j’ai commencé le basket, je suis parti aux États-Unis et j’ai participé à un tournoi AAU à Los Angeles et Vegas. De là, ma mère a reçu des appels de centres de formation en France et d’universités aux États-Unis.« Finalement, Ludgy a choisi le centre de formation de Fos-sur-Mer pour des raisons linguistiques et familiales. « Je ne parlais pas anglais, et pour ma mère, c’était plus logique de m’envoyer en France« , explique-t-il. « À Fos, j’ai beaucoup appris. J’ai joué en U18, en N3, et je m’entraînais avec l’équipe professionnelle. » Il se sent très redevable de ce que cette première expérience a pu lui apporter.
Le rêve américain
Après son expérience à Fos-sur-Mer, le pivot a décidé de tenter sa chance aux États-Unis. « Je suis parti en Junior College à North West Florida”. Un choix réfléchi pour le joueur de part des conditions requises “Tu faisais juste un TOEFL pour arriver en JuCo”. Il y est resté deux ans et a côtoyé du beau monde comme Andres Feliz du Real Madrid, Chris Duarte, arrière des Chicago Bulls, ou encore Tray Boyd III (1,92 m, 26 ans) passé par Vichy en Pro B. Après ses deux saisons en JuCo, Ludgy a fait le choix de rejoindre l’université d’East Carolina en NCAA. Il y a joué quatre saisons et validé entre temps un master en tourisme.
De l’autre côté de l’Atlantique, il s’est spécialisé dans un rôle d’intérieur rebondeur. “Je devais me battre sur chaque rebond pour avoir une possibilité de marquer”. Peu utilisé (14 minutes de moyenne en 4 ans), touché par des blessures, le Guadeloupéen est resté discret offensivement (3,2 points par match).
Les débuts professionnels de Ludgy Debaut
Passé sous les radars après l’université, l’intérieur a démarré sa carrière professionnelle au Canada avec l’Alliance de Montréal. Son passage y a été de courte durée (5 matchs). Pour la saison 2023-2024, il fait le choix de revenir sur le Vieux Continent, en rejoignant l’Espagne et le club de Biele ISB en troisième division « J’ai choisi un club où je pouvais avoir du temps de jeu et montrer ce que je savais faire.« Pour des raisons financières, le joueur a décidé de partir après 6 mois de compétition durant lesquels il tournait à 10,9 points et 8,7 rebonds.
C’est au Venezuela qu’il a continué son parcours pour une meilleure situation financière mais aussi un championnat avec beaucoup d’adversité. « C’est très physique. Il y a beaucoup de bons joueurs, des anciens joueurs de NBA, des joueurs de la sélection vénézuélienne », explique-t-il. Dans une équipe en difficulté, il a tourné en double-double (10,7 points, 10,1 rebonds) et deuxième meilleur rebondeur du championnat à l’issue de la saison régulière.
L’intégration au Sporting Portugal Basket
Suite à des discussions établies lors de son passage au Vénézuela, Ludgy Debaut s’est engagé pour cette saison avec le Sporting Portugal Basket. En plus de la découverte d’un nouveau championnat, le pivot était particulièrement motivé à l’idée de jouer une coupe d’Europe : « Disputer la FIBA Europe Cup, c’était une super expérience. Mais c’était très difficile. On a terminé 3e de notre poule derrière des très belles équipes comme Sassari« . Malgré un bilan négatif (1-5) pour le Sporting, Ludgy Debaut en a cependant profité pour montrer qu’il était opérationnel pour jouer à ce niveau (9,3 points, 6,6 rebonds et 1 contre en 21 minutes de moyenne en huit matchs).
Outre la FIBA Europe Cup, le pivot découvre la première division portugaise. Le Sporting Portugal est à l’heure actuelle en troisième position derrière les deux cylindrées du Benfica Lisbonne et du FC Porto. Toutefois, l’objectif reste clair pour Ludgy et ses coéquipiers : « Notre objectif c’est de remporter tout ce qui est possible. C’est ce pour quoi j’ai signé« . Cette saison en Lusitanie, il s’intègre parfaitement dans sa nouvelle équipe avec 9,3 points et 7,8 rebonds. Quand il rentre sur le terrain, le pivot a deux objectifs clairs : « Je dois faire un double-double et faire gagner mon équipe ». Deux objectifs qu’il n’a cependant pas réussi à remplir à l’occasion du dernier match de l’année 2024 et du derby perdu face au Benfica (64-81) d’un autre ancien BYer, Aaron Broussard (14 points, 9 rebonds et 4 passes décisives).
S’améliorer sans cesse
Malgré ce récent revers, Ludgy Debaut a des ambitions claires pour l’avenir. « Je veux continuer à développer mon jeu, notamment le un contre un et le tir à 3-points« . Il est également reconnaissant des opportunités que le basket lui a offertes, de la Guadeloupe au Portugal. « Je suis content de pouvoir vivre de ma passion, de découvrir de nouvelles cultures et de voyager« . Des perspectives positives pour un joueur qui entre tout juste dans son prime athlétique.
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