Formation espagnole : Sergio Scariolo tire la sonnette d’alarme
Sergio Scariolo aimerait que les Espagnols retrouvent une place à très haut-niveau en club.
Le sujet n’est pas nouveau en Espagne. La question du renouvellement des générations dorées qui ont fait les médailles et les titres de la Roja ces 20 dernières années se pose depuis quelques années déjà, à mesure que les vieilles gloires telles les frères Gasol, Juanca Navarro ou Sergio Rodriguez raccrochent leurs baskets. Mais dans la bouche du sélectionneur national espagnol, interrogé par El Pais jeudi, le constat résonne plus fort encore.
Face aux difficultés rencontrées par nos meilleurs ennemis pour former de nouveaux joueurs de top niveau international, le sélectionneur Sergio Scariolo n’y est pas allé par quatre chemins, pointant du doigt le manque d’esprit de compétition des jeunes pousses espagnoles.
« On peut voir cela comme du conformisme. Les joueurs se conforment, peut être inconsciemment, au milieu du haut niveau, aux gros salaires et aux privilèges qui sont les leurs. Cela a tendance à limiter leur instinct de compétition. » Une théorie que l’italien de 63 ans développait un peu plus. « Ils doivent se battre pour ne pas se contenter de cela, pour remettre en cause l’ordre établi, pour sortir des clous. Mais ce n’est pas le cas et cela me rend furieux plus que tout. »
Une position très tranchée du médaillé d’argent aux Jeux de Londres avec la sélection ibérique, qui se morfondait devant la situation des prospects ibériques dans leur championnat domestique :
« Il y a urgence. J’aimerais inverser la tendance que j’observe concernant les joueurs locaux et qui m’inquiète énormément. Sur les 50 plus gros temps de jeu en ACB la saison dernière, seuls 3 ou 4 joueurs étaient espagnols (Sergi Martinez, 5e, Lluis Costa, 7e, Santi Yusta, 13e, et Sergi Garcia, 38e). En 2009, quand j’ai pris la tête de la sélection, il y en avait 3 ou 4 fois plus. C’est le total le plus faible parmi les ligues de basket européennes. »
A l’heure où les meilleurs prospects ibériques, à l’image d’Izan Almansa (G-League), Aday Mara et Baba Miller (NCAA), poursuivent leur formation à l’étranger dans l’espoir de progresser davantage, l’Espagne a de quoi s’inquiéter sur son avenir sachant que la situation s’avère aussi préoccupante pour leurs ainés. Ainsi outre le faible nombre de joueurs locaux présents dans le top 50 des joueurs les plus utilisés en ACB, l’impact de ces derniers ne manque pas lui aussi d’interroger. Ils étaient en effet 5 à figurer dans le top 50 à l’évaluation du championnat (Willy Hernangomez étant le seul à intégrer le top 10) la saison dernière, contre 17 en 2009. A titre de comparaison, le top 20 à l’évaluation de la saison 2023-2024 de Betclic ELITE comptait la bagatelle de 11 joueurs français en 2023-2024.
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