De la départementale aux portes de la Betclic ÉLITE : l’irrésistible ascension de Lionel Gaudoux, « un gars qui vaut de l’or »
C’est un grand classique du monde du sport mais cela fait toujours son petit effet. À l’opposé des phénomènes à qui tout est presque acquis d’avance, certains se construisent dans l’ombre, gravissant péniblement les échelons dans des parcours en forme d’ascension constante. C’est le cas, par exemple, de Lionel Gaudoux (1,98 m, 27 ans), venu au basket sur le tard et qui attend désormais son tour en Betclic ÉLITE, au pas de la porte d’entrée avec l’Élan Chalon.
Longtemps cantonné au foot, trop motivé pour suivre l’exemple de son grand frère, Giovanni, aperçu au niveau CFA, l’enfant de Goussainville a dû attendre ses 17 ans pour toucher son premier ballon de basket, d’abord sur un playground, avec des amis, puis au lycée avec l’UNSS. S’en sont suivies deux saisons au niveau départemental avec l’Est Val d’Oise, avant l’odyssée à travers tous les niveaux du basket français : la NM3 avec Vichy et Boulazac, la NM2 avec le Puy-en-Velay et Montbrison, la NM1 à Pont-de-Chéruy puis la découverte de la Pro B l’an dernier, sous les couleurs de Saint-Quentin. Une première saison réussie (10,9 points à 62%, 5,7 rebonds et 1,5 passe décisive) qui lui a ouvert les portes d’un bastion de LNB, Chalon-sur-Saône, avec un contrat de trois ans à la clé. « Je ne veux jamais rester au même niveau que la saison précédente », explique-t-il. « Ce sont les objectifs que je me fixe chaque année. J’essaye de progresser en permanence, je travaille chaque été pour cela. Même pendant la saison, je n’hésite pas à venir aux entraînements avant, à rester après, pour travailler individuellement. J’écoute les coachs qui sont là pour moi, ils savent où je dois progresser. Je pars de loin mais je sais où je veux aller, et je me donne les moyens pour y arriver. À court-terme, je veux aller en Betclic ÉLITE avec l’Élan Chalon. C’est notre objectif commun. Et ensuite, on verra, je ne me pose jamais de limite… »
« Il mérite tout ce qui lui arrive »
Doté d’une formidable capacité d’adaptation, Lionel Gaudoux a surtout toujours étalé une qualité remarquable : une intensité largement au-dessus de la moyenne. « Il a de la volonté, de l’engagement et de la dureté », remarquait, dès novembre 2016 (dans Sud Ouest), Antoine Michon, le coach qui lui a offert ses premières minutes en Pro B avec le BBD (six apparitions). Depuis, l’intérieur a séduit de nombreux autres entraîneurs, tous aussi dithyrambiques les uns que les autres à son propos. « J’adore les joueurs comme cela ! », nous disait Savo Vucevic dès le mois d’octobre, après seulement quelques matchs officiels. Quelques mois plus tard, le discours n’a guère évolué. « C’est un gars qui vaut de l’or. Tu ne l’entends pas dire un mot, il travaille, toujours le premier à arriver et le dernier à repartir. Il a une énorme marge de progression car il y a encore des matchs où il est en difficulté. Il est arrivé un peu tard à ce niveau mais il mérite tout ce qui lui arrive. Il est comme une éponge, il assimile très vite. Et par conséquent, son parcours est incroyable !
Comme souvent avec les intérieurs de petite taille, Lionel Gaudoux compense autrement. Par son engagement, donc, mais aussi par une puissance importante, qui lui permet notamment d’avoir un vrai impact physique en défensive. Ce n’est pas pour rien qu’il a été surnommé « Bœuf » au SQBB… Mobile et doté de bonnes mains, il peut même devenir une menace offensive dans le petit périmètre, comme le confirme Savo Vucevic. « Sa petite taille, entre guillemets, n’est pas un problème, au contraire même. Il fait tout sur le terrain, y compris le sale boulot. Dans les moments importants, c’est à lui qu’on donne la balle à l’intérieur. Comme on le faisait à Bourg avec Zack Peacock quand on avait des problèmes… Il doit encore progresser au niveau de la passe. Même si on a encore un peu de mal à le servir parfois, c’est un très bon joueur de pick and roll, surtout sur le short-roll, où il est excellent. Si on arrive à lui donner la balle, Lionel représente une sécurité dans les moments durs. » Qui aurait pu y croire il y a seulement cinq ans, lorsqu’il n’était encore qu’un honnête joueur de Nationale 2 au Puy-en-Velay ? Lui, sûrement… « Je sais très bien que mon parcours est rare », souffle-t-il. « Je suis assez fier dans le sens où je sais que j’ai travaillé pour cela. Et je vais continuer à bosser tous les jours pour atteindre le plus haut-niveau possible. » Lequel ? On n’oserait certainement pas parier contre quelqu’un qui est parti d’aussi bas…
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À Chalon-sur-Saône,
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