Blois, une descente avec les honneurs : « C’est vraiment un sentiment très étrange »
Au Rhénus, l’ADA Blois a engrangé une troisième victoire d’affilée à l’extérieur
Il s’est fait attendre longtemps. Très longtemps. Vainqueur à Strasbourg, David Morabito (37 ans) a mis un temps fou avant de se présenter en conférence de presse. Légitime au vu du couperet tombé sur l’ADA Blois, officiellement releguée en Pro B suite à la victoire de Gravelines-Dunkerque contre les Metropolitans 92 (106-76).
Les Blésois se savaient pratiquement condamnés depuis longtemps mais il y a une différence entre une perspective et une réalité. Finalement, quand il s’est présenté devant les micros, le jeune technicien varois a été digne, pris par les émotions, luttant pour retenir ses larmes, tout comme son manager général Julien Monclar au fond de la salle. Un honneur à l’image d’une équipe admirable toute la semaine, combattant sans cesse l’irrémédiable, d’abord en allant chercher un improbable sursis à Nanterre mardi (103-106) puis en livrant une nouvelle prestation pleine ce samedi au Rhénus pleine de passion et de cœur ce samedi au Rhénus, pour aller chercher une victoire inutile dans les faits (80-88). Pour finalement se livrer à une scène peu commune un soir de relégation : une célébration avec les nombreux supporters ayant (encore) traversé la France pour soutenir leurs protégés.
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David Morabito :« Il y a un sentiment étrange… Un sentiment de fierté (il cherche ses mots), même un peu de joie. On affronte une forte équipe, qui joue sa place en playoffs, et on est capables de faire ce match-là, après Nanterre, malgré un effectif réduit et des joueurs cuits. Il y a cette fierté là, mais il y a aussi la sentence, qui est officielle aujourd’hui. C’était quelque chose qu’on ne pouvait pas maîtriser, qu’on ne voulait pas savoir, même si on a tenu à nous le rappeler pendant le match (allusion à l’annonce du résultat de Gravelines-Dunkerque en plein troisième quart-temps, ndlr). C’est vraiment un sentiment très étrange. Je n’arrive même pas à mettre des mots sur cette victoire. D’un côté, j’aurais des mots beaux, mais qui seraient maladroits, ou pas en adéquation avec la réalité du classement. C’est pour ça c’est que c’est très étrange.
Il faudra progresser pour trouver un avenir radieux à l’ADA mais je n’ai pas envie de refaire toute l’histoire. Je suis content qu’on n’ait jamais cessé de travailler. Les gars n’ont jamais cessé d’adhérer au discours, m’ont donné leur confiance dès la première seconde et je les remercie pour ça. Ensemble, on a trouvé quelque chose. Effectivement, on le trouve un peu tard mais au moins, on l’a trouvé. On aurait pu ne jamais le trouver. On va finalement peut-être finir à la même place que l’année dernière, à la simple qu’elle ne nous condamnait pas à l’époque.
C’est un frein sportif car on veut rester au plus haut niveau quand on y a goûté. Mais la Pro B, c’est aussi le haut niveau, la meilleure deuxième division d’Europe. Ça sera un beau challenge. Ce n’est pas une tare d’être en Pro B, le basket français peut être fier de sa deuxième division. »
Les mots du capitaine :
« J’ai dit au coach que j’étais désolé »
Rion Brown : « Il y a beaucoup d’émotions mêlées. C’est la victoire la plus bizarre de ma carrière. Ça fait mal de ne pas avoir su maintenir le club en Betclic ÉLITE. On a eu un changement de coach, de multiples bouleversements dans l’effectif. J’ai l’impression d’avoir vécu trois saisons différentes en une seule. Ça nous a pris du temps pour trouver la solution. J’ai dit à David (Morabito) après le match que j’étais désolé qu’on n’ait pas su le faire avant. Je me sens mal pour lui, pour le club car on avait tout en magasin. On avait tellement de potentiel et on a juste mis trop de temps pour assembler les pièces du puzzle. »
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