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Aïnhoa Risacher, l’autre perle familiale : « C’est un talent générationnel »

LBWL - Comme son frère aîné, Zaccharie, Aïnhoa Risacher (17 ans) est promise à un très grand avenir. "Elle peut devenir l'une des toutes meilleures joueuses du monde", estime son coach, Yoann Cabioc'h, qui la responsabilise de plus en plus au niveau professionnel. En attendant, l'arrière de l'ASVEL fait le point sur son évolution en interview.
Aïnhoa Risacher, l’autre perle familiale : « C’est un talent générationnel »

À seulement 17 ans, Aïnhoa Risacher se montre de plus en plus au sein de l’effectif de l’ASVEL

Crédit photo : Cécile Thomas

En un peu plus de 24 heures, Aïnhoa Risacher (1,90 m, 17 ans) a changé de monde. Dimanche 22 décembre, la jeune arrière de l’ASVEL plantait le shoot de la victoire à Charleville-Mézières, l’équipe en forme du championnat. Lundi 23 décembre, elle assistait à son tout premier match NBA à Atlanta à l’occasion d’un Hawks – Timberwolves remporté par l’équipe de son frère aîné, Zaccharie. « J’ai hâte d’y être, ça va être cool », souriait-elle le 15 décembre, dans les couloirs exigus de la Halle des Sports de Prissé, à l’évocation de ces fêtes de fin d’année en famille.

Un voyage vers les États-Unis, les prémices d’une trajectoire elle-même appelée à emprunter dans quelques années ? Attendue très haut à terme, lancée par David Gautier la saison dernière en vertu des circonstances exécrables d’un exercice cauchemardesque, la MVP de l’EuroBasket U16 2023 a confirmé ces dernières semaines tous les espoirs placés en elle. Responsabilisée en EuroCup (36 minutes face à Gorzow le 27 novembre), Aïnhoa Risacher a enchaîné les promesses sur la scène continentale : 18 points contre Limassol, un double-double à Chomutov (10 points, 12 rebonds, 3 passes décisives, 4 interceptions), une pointe à 22 d’évaluation face à Gorzow… De quoi lui permettre de véritablement s’insérer dans la rotation de Yoann Cabioc’h en championnat, à un niveau autrement plus relevé, signant notamment une performance épatante le 7 décembre lors de la réception d’Angers (16 points à 100%, 3 rebonds et 2 passes décisives pour 21 d’évaluation en 19 minutes). Ainsi, sur ses cinq derniers matchs français, la Lyonnaise tourne à 15 minutes de moyenne. Et elle ne fêtera ses 18 ans qu’en juillet prochain !

Aïnhoa Risacher tourne à 3,9 points à 55% en LBWL et à 6,5 points à 45%, 3,5 rebonds et 2,1 passes décisives en EuroCup (photo : Cécile Thomas)

Aïnhoa, on te voit obtenir de plus en plus de temps de jeu avec l’ASVEL ces dernières semaines. Quel est ton regard sur ta première partie de saison ?

Au début de la saison, j’étais vachement en observation. Là, je commence à jouer plus, à prendre mes marques aussi. J’ai retrouvé des sensations avec le ballon car on perd un peu ça quand on joue moins. Je prends vraiment cette saison pour progresser au maximum.

Tu joues 18 minutes de moyenne en EuroCup, où l’on t’a vu enchaîner trois matchs à 21,7 d’évaluation de moyenne en novembre. Cette compétition t’a permis de prendre confiance ?

C’est un peu ça. Les équipes de notre poule en EuroCup étaient moins fortes que celles que l’on peut rencontrer en championnat. Le coach pouvait en profiter pour mettre les jeunes sur le terrain. Personnellement, j’ai essayé de prendre tout ce que je pouvais quand j’étais sur le terrain, de me donner à fond. Ça m’a permis de prendre confiance. Après, maintenant que les matchs de playoffs commencent en EuroCup, le niveau va se relever rapidement !

Tu as ensuite récidivé en championnat avec 16 points à 100% contre Angers…

Oui, j’étais contente de faire une bonne performance comme ça en championnat. J’essaye de donner tout ce que je peux à chaque fois. 100% de réussite, c’est bien, mais ce n’est jamais facile à reproduire, c’est pour ça qu’il faut continuer à travailler.

« L’aspect le plus urgent, c’est la dimension physique »

Pensais-tu obtenir autant de responsabilités si vite dans la saison ?

J’étais partie pour avoir autant de responsabilités que possible. Je prends ce que l’on me donne mais j’essaye de faire de mon mieux pour satisfaire tout le monde.

Où estimes-tu devoir progresser en priorité dans ton jeu ?

L’aspect le plus urgent pour moi, c’est la dimension physique. Je dois savoir encaisser les impacts, et surtout répondre. Après, si je veux devenir une grande joueuse, je dois progresser dans tous les domaines de mon jeu. Offensivement, ce serait la rapidité de mon dribble, l’impact que j’ai sur les possessions, etc. Défensivement, je dois mieux maîtriser mes pas latéraux pour mieux tenir les duels, mieux encaisser les impacts face aux grands, et aussi contrôler les drives des petites qui tentent de me prendre de vitesse.

Physiquement, Aïnhoa Risacher doit encore s’endurcir (photo : Cécile Thomas)

Tu as un nom de famille qui attire l’attention : te sens-tu plus attendue que les autres, à cause de ça ?

Je n’y pense pas… Je joue et c’est tout !

À quel point suis-tu la saison de ton frère, Zaccharie, en NBA ?

On s’appelle souvent. Je suis un peu tous ses matchs. Je ne peux pas les regarder en direct car je ne suivrais pas le rythme sinon (elle rit). Mais pour l’instant, il est heureux où il est et tant qu’il est heureux, c’est le principal.

« J’aimerais jouer en WNBA et en équipe de France »

Quel est le secret de la famille Risacher pour être dotée d’autant de talents ?

(elle sourit) C’est un papa qui connait à peu près tout bien du basket, avec qui on partage énormément de choses. Avec ma mère, aussi, on est aussi une famille soudée et ça aide.

C’est évidemment incroyablement loin mais devenir la première fratrie n°1 des drafts NBA et WNBA, est-ce dans un coin de ta tête ?

C’est dans longtemps pour moi. Ce serait génial ! L’objectif est surtout d’être la meilleure version de moi-même, c’est surtout ça. Que ce soit premier pick ou pas du tout, ce qui compte est d’être la meilleure possible.

Que serait une carrière réussie pour toi ?

J’ai depuis longtemps l’objectif de passer pro. Je ne le suis pas encore mais c’est à peu près atteint. À long terme, j’aimerais jouer pour l’équipe de France et en WNBA.

L’œil de son coach, Yoann Cabioc’h :
« Elle peut devenir l’une des toutes meilleures joueuses du monde »

« Aïnhoa a profité de l’EuroCup pour avoir des minutes et c’était clairement le plan que j’avais pour elle en amont de la saison. C’est une joueuse très aboutie en terme de compréhension du jeu, de technique, d’adresse mais elle avait besoin de s’étoffer physiquement, de s’endurcir. C’était vraiment ce qui pouvait la limiter dans sa capacité d’expression. Le fait que les matchs d’EuroCup étaient moins physiques, surtout face à Chomutov et Limassol, a représenté une belle opportunité pour elle de jouer, de se montrer et de s’aguerrir. Au bout d’un moment, je l’ai senti beaucoup plus prête physiquement, notamment grâce à tout son travail quotidien, et ça lui permet de s’exprimer, étant donné qu’elle a tout le reste. Même si c’est parfois un peu plus complexe, comme à Charnay qui est l’une des équipes les plus physiques du championnat, on l’a vu être très bonne contre Angers récemment. Je pense que ce n’est que le début de quelque chose de super. Sa seule limite aujourd’hui est dans l’évolution physique mais une fois que ce sera réglé, elle n’aura aucun souci pour s’exprimer.

Sur le parquet, c’est une créatrice avant tout. Quand elle a la balle en main, elle est dangereuse car elle a les trois dimensions : elle peut shooter, passer ou dribbler. Je la définirais d’abord comme quelqu’un de dangereuse offensivement. Et c’est une combo-guard d’1,90 m donc quand elle sera aboutie physiquement, ce sera aussi un problème physique pour les adversaires ! C’est une vraie bosseuse, très humble, qui se remet beaucoup en question, qui travaille beaucoup, qui a un état d’esprit irréprochable, bien éduquée. C’est un plaisir de travailler avec elle !

Elle n’a pas de plafond. Selon moi, Aïnhoa Risacher est un talent générationnel. Elle peut être l’une des toutes meilleures joueuses du monde dans quelques années. Je le pense vraiment (il le répète). C’est pour ça que j’ai insisté pour qu’elle soit dans l’effectif professionnel cette année avec nous. Elle a quelque chose de très rare. À elle de travailler et d’exploiter son potentiel, mais elle l’a en tout cas. »

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le_xav
Comment on disait avant que quelqu'un n'invente l'expression "talent générationnel" ?
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